Né d'aucune femme, Franck BOUYSSE
Wahou ! Décoiffant ! Une écriture, simple et puissante.
Dès les premières lignes, je me suis dit que j'aurais du mal à lire ce que les mots donnaient à voir. C'était violent, rude, âpre, laid, injuste. C'était sans compter sur Rose, l'héroïne, qui nous emmène page après page vers un dénouement inattendu et plein de mystères. Jusqu'au bout, on souffre avec elle, on aimerait l'aider, imuissants que nous sommes devant les pages où s'égrennent malheurs et injustice, où s'exprime le Mal absolu. Jusqu'au bout du tunnel, où la lumière se fait aveuglante.
En lisant les critiques, j'ai vu que cette histoire était qualifiée de fable et de conte.
Je n'aime pas les fables pour leur côté moralisateur, je n'aime pas les contes, pour leur côté surrané et leur moralité souvent limite (que dire de Jack et le haricot magique qui s'enrichit en volant et tuant l'ogre...). Et en même temps comment ne pas penser à Barbe-Bleue ?
J'ai aimé cette histoire et ce personnage. J'ai aimé ce que cela disait de l'humanité et de sa capacité de résilience et d'amour. J'ai aimé ce personnage qui lutte et écrit, qui lutte en écrivant, que l'écriture sauve.
J'ai aimé cette écriture, sa singularité et sa musique, son rythme et sa simplicité.
A lire de toute urgence.